Le microcrédit n’est pas réservé aux pays en voie de développement

La lutte contre la pauvreté reste une actualité criante en cette saison de vacances pour les plus chanceux. Inflation, crises multiples, transition climatique, autant de risques d’accroitre les inégalités et de faire sombrer dans la pauvreté davantage de personnes. Ce n’est pas le moment de baisser les bras ! Un outil a prouvé son efficacité : le microcrédit. Comme le montre des études récentes, il permet à des personnes fragilisées de se réinsérer de manière durable sur le marché de l’emploi. D’après microStart1 (Belgique), le taux de réinsertion, grâce au microcrédit accompagné, est de 82% ; un taux exceptionnel qui se monte même à 93% selon une étude de l’Adie2 (Association pour le Droit à l’Initiative Économique, France).

Le microcrédit connaît une véritable croissance en Europe. En 2019, le nombre total d’emprunteurs actifs s’élevait à 1,26 million et l’encours brut de microcrédits représentait € 3,7 milliards3.

Funds For Good Impact participe à cette lutte en soutenant des personnes fragilisées ou porteuses d’un projet sociétal en leur octroyant un prêt d’honneur (à 0% d’intérêt) en complément d’un microcrédit obtenu auprès de ses partenaires. Depuis 2013, plus de 970 projets ont pu voir le jour, créant plus de 1100 emplois.

Quel que soit le pays où il est mis en place, le microcrédit permet une augmentation des revenus, un meilleur accès aux soins, à l’éducation et au logement. Et de ce fait, une réduction de la vulnérabilité de ses bénéficiaires.

Le microcrédit a plus de 300 ans

Le microcrédit ne date pas d’hier ! En 1720, à Dublin, Dean Jonathan Swift4 est le premier semble-t-il à prêter de petits montants à des artisans pauvres de la ville. En 1849, Pierre-Joseph Proudhon fonde en France la Banque du Peuple qui distribue des crédits gratuits (elle ne survécu que quelques semaines mais inspira d’autres banques). En 1864, Friedrich-Wilhelm Raiffeisen fonde en Rhénanie la première société coopérative de crédit mutuel dont l’objectif est d’offrir aux banques des cautions mutuelles afin que les paysans démunis accèdent au crédit. Le concept a ensuite essaimé au Canada, aux Etats-Unis, puis en Afrique.

Muhammad Yunus5 fondateur de la Grameen Bank en 1983 au Bangladesh et Prix Nobel de la Paix en 2006 a largement contribué à faire connaitre le concept tel qu’il se pratique aujourd’hui à travers le monde. Il se différencie principalement du crédit classique en ciblant les personnes en situation précaire et exclues du système bancaire traditionnel, en adaptant les critères et les garanties d’obtention.

Un but commun, des modalités différentes

Le but du microcrédit est de réinsérer dans l’activité économique des personnes menacées d’exclusion sociale. ​ Sur le terrain, cela se concrétise différemment, en fonction des conditions locales. Dans les pays en voie de développement, on parle plutôt de lutte contre l’extrême pauvreté6, tandis qu’en Europe, on parle davantage d’inclusion financière et de création d’emplois.

Le secteur financier est bien structuré dans les pays développés, alors que dans les pays en voie de développement, les habitants sont souvent coupés des services financiers formels et contraints de se tourner vers des prêteurs privés, des amis ou de la famille, voire des services financiers informels tels que les tontines7.

Le rejet des demandes de financement classique est principalement dû au manque de fondement juridique des projets dans les pays en voie de développement, alors qu’en Europe, les entreprises sont clairement enregistrées. Le refus du financement est souvent motivé par des garanties jugées insuffisantes, dues à la jeunesse de l’entreprise ou à son manque de fonds propres.

Les montants des microcrédits diffèrent énormément. Evidemment les besoins financiers sont liés au niveau de vie. Dans les pays en voie de développement, il s’agit de prêts de l’ordre de €200, alors qu’en Europe ceux-ci vont de €525€ à €25.000.

Dans les pays en voie de développement, les prêts se font souvent à des groupes de personnes créant une responsabilité conjointe, à des taux extrêmement élevés. En Europe, la responsabilité est plus souvent individuelle, même si parfois un prêt peut être octroyé à plusieurs personnes au sein d’un même projet. Les taux d’intérêts sont bien plus faibles, en moyenne 8%. Ce taux est également lié au fait qu’en Europe, les institutions financières sécurisent leur prêt via une garantie alors que ce n’est pas le cas dans les pays en voie de développement.

Un énorme manque de financement

Chaque année, en Belgique, plus de 100.000 entreprises sont créées, dont près de 90 % sont des microentreprises. Malgré la crise, l’envie d’entreprendre reste intacte, en témoigne le nombre d’entreprises dans le pays (1.049.163 en 2020 vs 974.721 en 201811).

L’entrepreneuriat constitue indiscutablement une solution d’inclusion et de création d’activité pour les personnes en marge du marché de l’emploi 12.

Parmi ces 100.000 entreprises créées annuellement en Belgique, bon nombre éprouvent des difficultés à accéder au crédit bancaire dont les acteurs sont peu enclins à financer des projets de petites taille au moment de leur démarrage. Notamment dans certains secteurs jugés plus risqués, tel que l’Horeca.

Des institutions de microfinance (IMF), de petites banques coopératives ou certains acteurs publics tentent de combler ce manque de financement. Malgré une forte croissance, le marché de la microfinance reste encore trop faiblement développé en Europe. En Belgique, l’ensemble des acteurs du microcrédit ne parvient à toucher qu’environ 1000 personnes par an, alors que la demande est estimée à environ 50.000 microcrédits sur notre territoire !

Malgré les résultats positifs obtenus, les institutions de microfinance en Europe ont encore besoin d’un soutien public et privé adéquat pour mieux satisfaire la demande du marché. En particulier les institutions de petite taille et de taille moyenne qui manquent de moyens pour financer leur croissance, se professionnaliser, se digitaliser et assurer un accompagnement qualitatif des porteurs de projets.

Des moyens sont certes apportés par des institutionnels privés et publics ou par des organisations sans but lucratif, mais cela est insuffisant : il reste un besoin de financement de la microfinance en Europe estimé à 850 millions sur deux ans selon une étude menée par la Commission européenne et le Réseau Européen. La conclusion de l’étude est que la meilleure solution serait de lancer un ou plusieurs fonds sur cette thématique. Ce constat est à l’origine du lancement du fonds ImpaktEU porté par Inpulse et Funds For Good et avec le soutien du Réseau Européen de Microfinance.

Notre société regorge de talents inexploités à ce jour, de personnes voulant sortir de la précarité en créant leur activité. N’oublions pas que ce ne sont pas les pauvres qui créent la pauvreté mais un système défaillant et un manque de communication sur les solutions existantes. Plus de 80 % des créateurs d’entreprises déclarent ne pas avoir été informés d’autres solutions de financement possibles au moment du refus de leur organisme de prêt.

Références :

  1. Taux d’insertion : Etude microStart
  2. Taux d’insertion : Etude Adie
  3. Chiffres Europe : La microfinance en Europe : rapport sur l'enquête de 2020
  4. www.paperblog.fr/4210275/dates-clefs-de-la-microfinance-selon-l-afd
  5. Muhammad Yunus : né en 1940 au Bangladesh, est un économiste et entrepreneur connu pour avoir lancé, en 1977, le programme Grameen en faisant confiance aux plus démunis et en leur accordant l'accès au crédit. La Grameen devient un établissement bancaire en 1983, et quelques années plus tard son modèle commence à s'exporter à l'étranger.
  6. Extrême pauvreté : selon la définition de l'ONU et des agences internationales, c’est vivre avec moins de l'équivalent de $1,25 par jour.
  7. Tontine : Association de personnes qui mettent de l'argent en commun pour jouir d'une rente viagère reportable sur les survivants.
  8. Potentiel du marché Belge : microStart
  9. Chiffres Europe : La microfinance en Europe : rapport sur l'enquête de 2020
  10. Statistiques relatives aux PME en Belgique
  11. Potentiel du marché Belge : microStart
  12. Convergence : Le potentiel inexploité de la microfinance en Europe
  13. Selon plusieurs études de Graydon, Unizo et UCM

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FUNDS FOR GOOD est une entreprise d’un genre nouveau, basée sur un modèle de capitalisme raisonné. FUNDS FOR GOOD IMPACT finance et accompagne les entrepreneurs financièrement fragilisés et les entrepreneurs dont l’objectif principal est de résoudre un problème environnemental ou sociétal. Elle est financée par FUNDS FOR GOOD INVEST, dont l’activité consiste à créer des fonds d’investissement durables, qui lui reverse une partie de ses propres revenus tirées de ses frais de gestions. ​ Ce mécanisme de dons (le plus grand multiple entre 10% du chiffre d’affaire et 50% du résultat net de la société) est audité chaque année par un organisme externe et n’a aucun impact négatif sur le rendement des investisseurs dans les fonds de FUNDS FOR GOOD. C’est le choix des fondateurs de FUNDS FOR GOOD qui pensent que le profit est un moyen de réaliser un projet qui va bien au-delà de leur enrichissement personnel.

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Olivier Duquaine

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